L’année 2022 n’aura pas été de tout repos pour le constructeur californien, c’est le moins qu’on puisse dire. Et s’il y a eu du positif, il y a eu aussi de moins bonnes nouvelles, et ça, on n’y était pas forcément habitués jusque-là…
L’année 2022 n’aura pas été de tout repos pour le constructeur californien, c’est le moins qu’on puisse dire. Et s’il y a eu du positif, il y a eu aussi de moins bonnes nouvelles, et ça, on n’y était pas forcément habitués jusque-là…
Tesla, faut-il encore la présenter, c’est la marque dont tout le monde parle aujourd’hui. Elle est parvenue en quelques années à devenir une référence en matière de modèles électriques, sinon la référence à démolir. Jusque-là, les chiffres lui donnaient raison. Seulement, après une année 2021 particulièrement faste, où la part de marché du constructeur a doublé par rapport à 2019 et où la Model 3 est devenue le modèle électrique le plus diffusé au monde (modèle zéro émission 1er et 17e, tous véhicules confondus, en Europe), la le souffle s’est un peu éteint en 2022… alors que 2023 ne s’annonce pas très prometteur. Comment est-ce qu’on est arrivés ici? On fait le point pour vous !
Le Model Y, nouvelle poule aux œufs d’or ?
Pourtant, 2022 avait bien commencé pour Tesla avec la mise en service de l’usine de Berlin (où la marque de Palo Alto espère sortir environ 500 000 modèles par an à court terme plus ou moins) mais aussi et surtout l’arrivée attendue du Model Y, son SUV basé sur le Model 3. Force est de constater que le dernier-né de la gamme s’est plutôt bien vendu. Comme la Model 3 de l’an dernier, elle multiplie les exploits. Par exemple, elle a dépassé les ventes sur le Vieux Continent en septembre, avec tous les modèles et toute l’énergie réunis. Des performances ultimes, même s’il faut relativiser dans la mesure où les approvisionnements de modèles Tesla n’arrivent que par vagues. En Norvège, pays en effet particulièrement friand de véhicules zéro émission, elle a même récemment battu un record en devenant la voiture la plus vendue sur une période d’un an… même si ce n’est pas encore fini. Inconnu depuis 1969.
La Model 3 en chute libre
Problème, cela n’a pas suffi à compenser totalement la chute de la Model 3. La berline à elle seule s’était vendue exactement à 141 429 exemplaires en Europe en 2021. Sur les 11 premiers mois de 2022, « seulement » 58 593 Model 3 se sont immatriculées. En additionnant les ventes de Model Y, nous atteignons un peu plus de 143 000 modèles. C’est mieux, mais même si on attend toujours les résultats de décembre, on peut déjà dire que ce n’est pas beaucoup plus, et donc décevant. Comment expliquer une telle chute pour la berline électrique ? La réponse semble évidente : ses augmentations de prix successives. En France, son tarif de base est en effet passé en quelques mois de 43 800 € à 53 490 €, soit une augmentation de plus de 10 000 € ! Toujours chez nous, où Tesla a vendu près d’1/5 de sa production en Europe l’an dernier (ce qui n’est rien), elle n’est en réalité plus éligible au super bonus et ses immatriculations ont chuté avec un peu plus de 14 000 unités vendues de janvier à . Novembre.
Elon Musk, Tesla et Twitter
Mais ce n’est pas tout. L’année 2022 sera marquée par le rachat de Twitter par Elon Musk, le célèbre dirigeant de Tesla. « Famous », disons-nous, est aussi célèbre que la marque qu’il a créée. Tant et si bien, comme l’a fait remarquer un investisseur à Bloomberg, « du point de vue de la marque, Elon Musk est Tesla, et Tesla est Elon Musk ». Et le hic, c’est que « plus Elon utilise Twitter à des fins politiques, plus il nuit potentiellement à la marque Tesla ». Logiquement, l’activité de Twitter ne devrait pas concerner ce dernier, mais c’est néanmoins vrai. Les investisseurs reprochent notamment à Elon Musk de ne plus consacrer assez de temps à Tesla, de passer trop de temps sur son nouveau bébé, et cela a un impact direct sur sa cotation en bourse. Pour vous en convaincre, regardez le graphique ci-dessous. On note que tous les épisodes sont liés à Twitter (offre d’achat, achat proprement dit, vente de certaines de ses actions Tesla pour acquérir Twitter ou, plus récemment, sa décision de laisser la présidence du réseau social à « quelqu’un d’assez fou » pour reprendre les rênes) impact immédiat sur l’action Tesla. Deux ans après avoir rejoint le S&P 500 (le plus important indice boursier des Etats-Unis), le titre ne fait que chuter. Sur l’année 2022, il devrait être au total de 259$ en moyenne, c’est peu comparé aux 409,97$ atteints en novembre 2021 qui était tout simplement un record. Cependant, nous reconnaissons qu’il y a encore de la place. La société vaut environ 440 milliards de dollars. A côté, le deuxième groupe automobile, Toyota, est estimé à moitié moins. Pourtant, Tesla devrait vendre près de 7 fois moins de véhicules à la fin de l’exercice (en mars 2023). Autrement dit, si les marges sont élevées…
Mais il n’y a pas que le phénomène Twitter qui inquiète. Il y a, par exemple, de grosses annonces de Tesla qui ne sont pas forcément suivies d’effet dans la pratique. On attend toujours, par exemple, la commercialisation du Roadster ou du Cybertruck. Ce dernier, de par son design futuriste inflexible, risque de ne pas rencontrer le même succès auprès du grand public que les autres modèles de la gamme. C’est en tout cas ce que craignent les actionnaires. Autre événement récent qui ne joue pas en faveur de Tesla, la décision de fermer son usine de Shanghai pendant près de 2 semaines sur la période de Noël. Évidemment, la situation sanitaire qui met en difficulté le gouvernement chinois en ce moment explique en grande partie ce choix. Mais la baisse de la demande est aussi une autre raison. Et, selon Reuters, il pourrait être à nouveau fermé en janvier lors des célébrations du Nouvel An chinois. Cela ne devrait plus rassurer les investisseurs quand on sait que plus de la moitié de la production mondiale en 2022 est issue de cette institution…
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