Toulouse : dans les coulisses du CCMM, le Samu Samu

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La ville rose est le centre du monde des plaisanciers français en détresse. A Toulouse, tous les appels des marins français ou francophones, en cas d’urgence médicale, atterrissent dans l’un des bâtiments de l’hôpital Purpan, au Centre de Consultation Médicale Maritime (CCMM). Une sorte de Samu de la mer, où plus de 6 000 appels sont traités chaque année et que RTL a su pousser.

Ce jour-là, l’infirmière soignante d’un ferry situé à plusieurs heures des côtes méditerranéennes a rappelé le centre après avoir appelé un médecin dans la nuit. Une passagère a fait un infarctus, elle a donc suivi les conseils et le protocole du médecin toulousain de garde. « J’ai progressivement réduit l’apport d’oxygène, ça va maintenant faire une heure, il se sent juste fatigué », raconte-t-elle, tout en saluant la collaboration avec le CCMM, qui a sauvé ce patient.

Si cette fois c’est un collègue, tout se passe bien quand il s’agit de capitaines ou de commandants. « Ce sont des relations qui sont très attentives, avec des gens qui prennent leurs responsabilités. Franchement, à ce niveau, c’est vraiment du beau travail », explique Patrick Roux, responsable du CCMM.

Des résultats comparables à l’intervention d’un médecin

Dans la grande majorité des cas, l’intervention de ce Sea Samu permet d’éviter d’avoir recours à une aide extérieure. « 80 % des situations que nous avons à traiter conduisent à des soins à bord des navires grâce aux compétences des responsables de soins qui ont reçu une formation », poursuit le médecin. Par règlement, ces derniers sont également contraints d’avoir « une dotation médicale, qui permet de mettre en place une stratégie thérapeutique ».

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Le centre gère également la crise du coronavirus. Cette semaine encore, quatre clusters ont été détectés sur des navires français. Parmi les interventions les plus régulières, les traumatismes, toujours avec des gestes guidés à distance par des médecins, comme poser des points de suture ou encore réduire une épaule luxée. « Lorsque le patient est à trois jours d’un port, il va falloir aider le capitaine, qui n’a pas été formé à cela, à lui apprendre la manœuvre et c’est aussi l’intérêt de cette activité : démontrer que malgré l’absence de médecin, on peut arriver à des résultats presque comparables », explique Patrick Roux.

Pour les cas les plus graves, une aide extérieure peut être décidée, notamment l’envoi d’un hélicoptère ou le soutien d’un autre bateau. Cependant, ces appareils prennent beaucoup plus de temps.

L’importance de se former aux premiers secours

L’été est une période particulièrement chargée pour le Samu de la mer. Durant cette période, le transport maritime de passagers est en augmentation. Selon le docteur Patrick Roux, « l’augmentation de l’activité est estimée à environ 30% », avec les ferries qui relient la Métropole à la Corse ou à d’autres pays.

L’activité des plaisanciers est également en forte hausse avec les conditions météo favorables depuis le début de l’été. Ce public est beaucoup plus fragile, car peu formé aux gestes de premiers secours. Patrick Roux conseille alors d’avoir « un minimum de notions de secourisme, de pouvoir faire un bandage compressif ou un massage cardiaque par exemple, car c’est ça qui va sauver les gens ». « Si les premiers secours sont mal ou pas faits avant que l’aide professionnelle puisse arriver, les choses iront inévitablement bien plus mal », prévient-il.

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Cette année, le CCMM de Toulouse battra probablement son record de fréquentation, et contribuera à sauver de nombreuses vies sur les mers et océans de la planète entière.

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