Côté patrimoine, la commune est assez riche compte tenu de sa superficie : elle totalise douze biens classés, dont l’un figure sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie.
Par Frédéric Marchesani / Photos Guy Focant et Vincent Rocher
Au sud du Brabant wallon, entre Louvain-la-Neuve et Villers-la-Ville, se trouve la belle ville de Court-Saint-Étienne. Tourné vers la campagne, il est composé de nombreux villages et communes : Beaurieux, Faux, Franquenies, La Roche, Le Chenoy, Le Ruchaux, Limouges, Mérivaux, Sart-Messire-Guillaume, Suzeril, Tangissart et Wisterzée. La commune est arrosée par la Dyle, la Thyle, l’Orne et la Cala.
Il a un blason, approuvé en 1914, qui montre différentes parties de son histoire. On y trouve un tumulus lié à la tombe protohistorique de Quenique, daté de 3000 avant J.-C., un arbre de justice évoquant un seigneur médiéval, l’image de Saint Étienne, qui donna son nom à la ville, et suivi d’une seule roue, symbole de l’industrie florissante. dans. 19ème siècle En outre, la liste de son patrimoine culturel compte 171 propriétés. Voici quelques-uns des trésors de ce lieu propices à la promenade.
L’église Notre-Dame de Sart-Missire-Guillaume. Construit dans le style gothique tardif vers 1590 par le seigneur de Sart, il est situé sur une colline plantée de pins, à proximité d’une grande ferme. Cette petite église à un étage, construite en brique et pierre bleue, est depuis longtemps en danger, malgré la restauration des institutions organisée en 1938 et 1955. Sans toit depuis 1927, classée monument et lieu depuis 1975 , il a été entièrement restauré. en 1986 grâce à l’aide du Comte René Boël. En contrebas du village, ne manquez pas d’admirer une belle croix de justice, qui est accrochée au mur d’angle de l’édifice carré : c’est le seul signe de la cour du XVI siècle, qui témoigne du passé. .
Parc Wisterzee. Ancien fief de la province de Namur, le domaine de Court-Saint-Étienne était occupé au Moyen Âge par un château, aujourd’hui disparu. Le bâtiment actuel, construit en 1788 en brique et pierre calcaire dans un magnifique parc, a été agrandi au XIXe siècle et rénové à la fin du XXe siècle. Le parc national, classé en 1976, a été aménagé en 1805 à la demande du général Albert Goblet d’Alviella et il subsiste encore quelques arbres centenaires à proximité du château, dont le tilleul pourpre et argenté. L’essentiel du parc, aménagé sur des terres fertiles des vallées de l’Orne et de la Thyle, a été conçu au début des années 1890 par le comte Eugène Goblet d’Alviella avec l’aide de l’architecte Louis-Léopold van der Swaelmen. Du palais, il est possible d’admirer le souverain dans un système de longs champs traversés par les chemins sinueux des rivières, qui alimentent de nombreuses eaux sur lesquelles se trouve une île plantée d’un arbre solitaire.
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L’église Saint-Étienne est située dans un cimetière boisé. Elle a été reconstruite au XVIIIe siècle mais il reste encore la tour du XVIe siècle, héritière d’un édifice antérieur. Le temple est riche d’œuvres d’art originales, dont un triptyque de la Passion de 1540, un calvaire gothique du XVIe siècle et un autel baroque. Situé au nord, le marbre noir et blanc du comte et de la comtesse de Provins, seigneurs des lieux, peut être considéré comme sa pièce maîtresse. Cette représentation, l’une des plus belles de Belgique, a été créée en 1652 et comprend un sarcophage dans lequel reposent deux corps en relief. Les têtes et les mains des défunts sont sculptées en marbre blanc, l’autre en marbre noir d’Asie Mineure. Non loin de là, le presbytère est un bel édifice construit dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.La congrégation est édifiée avec l’église, le cimetière et leurs Il est protégé par l’environnement et est un site classé depuis 1989.
La ferme Sartage. Cette dépendance sous l’Ancien Régime de l’Abbaye de Villers-la-Ville, reconstruite aux XVIIIe et XIXe siècles, est un excellent exemple de jardin en quadrilatère brabançon. La terre aurait été donnée aux moines par le seigneur de Beaurieux au 12ème siècle.Sous la domination française, la ferme fut confisquée à l’abbaye et vendue comme bien national en 1798. Elle changea ensuite plusieurs fois de mains au 19ème siècle avant entrant dans le domaine familial Boël, dont elle est toujours propriétaire. En retrait dans la campagne, accessible par une allée arborée, il se caractérise par son impressionnant porche d’entrée datant de 1844, qui permet l’entrée dans la cour par un passage voûté. Il a été entièrement classé monument et site en 1993.
Ferme de Beaurieux. Cette ancienne ferme est un château disparu construit en 1721. Elle est située au coeur du village du même nom, sur une grande plaine au bord de l’Orne. Elle est traversée par un imposant portique qui était autrefois un pigeonnier. Aussi connue sous le nom de Ferme de la Baillerie, elle n’a pas servi depuis vingt ans, mais elle a été restaurée et est aujourd’hui en activité. Il a été classé en 1998.
Les vieilles maisons Henricot. Essentiellement agricole sous l’Ancien Régime, l’organisme de Court-Saint-Étienne accueille le travail industriel à partir de 1847, lorsqu’il se dote d’un bar et d’une aciérie et d’une usine sur les bords de la Thyle. Le site est acheté en 1858 par le comte Goblet d’Alviella qui, dix ans plus tard, engage le jeune ingénieur Émile Henricot pour parfaire le site. Il introduit de nouvelles méthodes et rachète l’entreprise en 1886. Elle acquiert rapidement une bonne réputation dans la production de pièces métalliques, puis de ferrures.
En 1901, une deuxième usine est construite sur la Dyle : dotée de nouvelles innovations techniques, elle permet la production de composants spéciaux, d’assemblage automatique pour le chemin de fer et de nombreuses pièces de grandes dimensions. En 1929, l’usine Henricot devient le leader du marché de l’acier de haute qualité grâce à l’installation de fours électriques. Cependant, profondément affectée par les effets du premier choc pétrolier en 1973, l’entreprise entame une longue période de souffrance qui se solde par la destruction des fours en 1984.
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Les équipements ont alors été démantelés et les bâtiments abandonnés. Aujourd’hui, il ne reste qu’un ensemble de bâtiments comprenant la conciergerie, d’anciens bureaux, des laboratoires, des bâtiments célèbres et une partie des maisons d’hôtes. Parmi ceux-ci, le hall numéro 11, également connu sous le nom de canne, est le seul vestige de l’usine d’origine. Il a été répertorié en 1995.
Non loin de là, le célèbre bâtiment, étroitement lié aux usines d’Henricot, a été classé en 2000. La famille d’entrepreneurs était très soucieuse du bien-être général de ses employés et a construit ce salon et théâtre en 1913. , aujourd’hui . occupée par le Centre culturel du Brabant wallon. De l’autre côté se trouve l’Usine n°2, construite en 1922 et acquise par le gouvernement pour être détruite et transformée en un lieu spécial pour les organisations. Entre les deux bâtiments se trouve un monument orné d’une plaque de bronze représentant Paul Henricot (1873-1948).
LE MAUSOLÉE, LES NOTES
Fondé au milieu du cimetière de Court-Saint-Étienne en 1885, ce beau mausolée de petites pierres héréditaires a été commandé par le comte Eugène Goblet d’Alviella, professeur à l’Université libre de Bruxelles et penseur politique libre (il deviendra Ministre d’Etat en 1916), Grand Maître du Grand Est de Belgique et Grand Chef ad vitam du Suprême Conseil de Belgique. Une allée d’ifs gardée par deux sphinx relie le mausolée à la terre de la famille voisine par un espace privé.
Le style néo-gothique et ses manifestations sont souvent associés au catholicisme ou au pays, qui trouve son origine dans des exemples anciens ou artistiques et dans la libre pensée ou le paternalisme d’affaires. Cependant, ici, le lecteur a pris une décision très rare : la reproduction d’une ancienne tombe hindoue, comprenant un kiosque à deux niveaux reliés par une enseigne.
La maison est en fait recouverte de symboles issus des douze religions et philosophies connues à cette époque (chrisme catholique, tétragramme juif, signes d’Allah, année sumérienne, tian chinois, etc.) ou généralement liés à la notion de temps cyclique, de renaissance. ou résurrection (lune, maïs, papillon, etc.).
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La Fédération et Maison du tourisme du Brabant wallon propose de nombreuses activités et balades en province et bien sûr à Court-Saint-Étienne. Deux balades sont possibles : « Sur l’eau à Court-Saint-Étienne » (5 km) et « Le centre et les monuments de Court-Saint-Étienne » (8 km). Une chasse au trésor, sur un parcours de 5,5 km, peut également se faire grâce à l’application Totemus. La balade à vélo de 13 km, « ‘La balade de la pierre tournante à Court-Saint-Étienne », vous permettra de retrouver cette extraordinaire pierre de 4 tonnes qui, selon l’histoire, se fabrique tous les jours à minuit à sur lui-même !
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