Vous possédez une voiture dont vous n’avez plus l’utilité ? Deux acteurs, dont un réseau de garages solidaires, lancent une plate-forme vous permettant d’en faire don. Particuliers et professionnels peuvent contribuer et recevoir en échange un reçu fiscal du montant de la valeur du véhicule.
Donner une seconde vie à votre véhicule tout en faisant un acte caritatif, c’est le pari de la plateforme donnevotrevoiture.org.
L’économie circulaire, vous connaissez ? Ce modèle économique repose sur la réutilisation de biens existants, pour en créer de nouveaux ou pour prolonger leur durée de vie. Dans l’industrie automobile, cette pratique est déjà utilisée par le biais de pièces de rechange, de pneus ou dans des centres de reconditionnement automobile en général. Le réseau de garages solidaires Solidarauto et le club automobile Roole donnent à cette initiative une dimension sociale avec la plateforme donateyourcar.org. Leur idée ? Faites en sorte qu’il soit facile pour les particuliers ou les entreprises de « recycler » les voitures grâce à des dons. Objectif : lutter contre l’exclusion professionnelle.
Les véhicules mis en vente par les garages solidaires sont proposés via des prescriptions sociales (Pôle Emploi, missions locales, Centre Communal d’Action Sociale, etc.)
Comment ça marche ?
Pour l’apporter, particuliers et professionnels remplissent simplement le formulaire en ligne avec leur plaque d’immatriculation ou carte grise. Dans un premier temps, seuls les sept garages du réseau Solidarauto ont accès au dépôt d’annonces. Mais selon Anastasia Debret, responsable des projets à impact social chez Roole, d’autres garages solidaires (il en existe une centaine en France) pourront bientôt se connecter. Si le véhicule intéresse un garagiste, ce dernier contacte le propriétaire dans un délai de trois à cinq jours ouvrés.
Les véhicules sont inspectés par les mécaniciens des garages solidaires.
Lors d’un rendez-vous, le professionnel évalue l’éligibilité du don et valide l’évaluation financière du véhicule. Lorsque l’accord est donné, le garage solidaire se charge de retirer la voiture, d’effectuer la déclaration d’achat en ligne auprès du Système d’Immatriculation des Véhicules (SIV) et de délivrer le reçu fiscal. Ce montant est déductible fiscalement l’année N+1. Cette approche n’est donc pas destinée au vendeur le plus enthousiaste. A noter que la valeur du véhicule est égale à sa cote, moins les frais de réparation estimés pour la remise en état. En effet, les garagistes ne viendront pas chercher des déchets, sauf des pièces. Le responsable du projet a expliqué que l’offre doit être gagnant-gagnant. Les véhicules qui se voient offrir une seconde vie sont mis en vente par des garages caritatifs et proposés par des prescriptions sociales comme Pôle Emploi. Les véhicules ont en moyenne 15 ans, affichent 150 000 km et s’affichent entre 1 500 et 3 000 euros. « Tous les jours, ils nous demandent d’acheter un véhicule au tarif solidaire. Cela représente près de 1 000 appels par an », explique Sophie Mallau, responsable du garage Solidarauto à Nice.
Objectif : 15 000 dons d’ici à 2025
La valeur du véhicule est égale à sa cote, moins les frais de réparation estimés de la restauration.
Jérôme Daumont, président du groupe concessionnaires Renault, membre du club Roole, estime qu’il s’agit « d’une initiative intéressante et innovante pour garantir la mobilité aux plus vulnérables ». Selon la 2ème édition du Baromètre Quotidien de la Mobilité, 28% des demandeurs d’emploi déclarent avoir déjà quitté au moins un emploi faute de mobilité, et près de 13 millions de véhicules immatriculés sont arrêtés, garés et oubliés. garage ou parking d’entreprise (source : AAA Data 2020). Roole et Solidaurato espèrent atteindre 15 000 dons d’ici 2025*. Un objectif sous haute tension dans le contexte actuel, alors que 500 dons ont été effectués en 2021 et seulement 300 en 2022. Mais Anastasia Debret espère que la tendance s’inversera. Roole tente actuellement d’intervenir auprès des pouvoirs publics pour récupérer les voitures destinées à la casse. « À l’ère du recyclage, de la seconde vie et de l’empreinte carbone réduite, la destruction de biens encore fonctionnels – 1,3 million de voitures sont détruites chaque année – est un non-sens écologique », déclare le président de Roole, David Tuchbant.
* particuliers et professionnels