Urgences : Dans un hôpital de Strasbourg, des soignants qui « ne peuvent pas…

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Par SudOuest.fr avec l’AFPPublié le 22/09/2022 à 18:18

Aux urgences de Strasbourg, soignants et syndicats se plaignent du manque de moyens et de problèmes de gestion. Une enquête sur les risques psychosociaux sera réalisée au service

‘On arrive avec un nœud au ventre’ : Aux urgences de Strasbourg, soignants et syndicats dénoncent un manque de moyens chronique et un ‘harcèlement’ par une ‘minorité’ de cadres, alors qu’une enquête sur les risques psychosociaux est diligentée dans le service.

« Il faut gérer le flux de patients, on n’arrive pas à suivre », déplore Nathalie*, aide-soignante expérimentée. Comme partout en France, les services d’urgence sont sous pression, confrontés à un manque de lits et de personnel depuis des années. Un « stress quotidien » aggravé par « le harcèlement scolaire » infligé selon elle par certains « encadrants ». Il évoque des « insultes » envers une aide-soignante : « mauvaise coupe de cheveux », « robe de sac », « lubricité ».

Droit d’alerte

« Des problèmes de gestion » a pointé l’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-SUD des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) lors d’une conférence de presse mercredi : « Nous avons beaucoup de témoignages d’agents (des urgences) harcelés par leur direction et ses cadres dirigeants », a déploré Sandrine Cnockaert (SUD).

Il est intervenu après la tenue d’une commission extraordinaire d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) au cours de laquelle une enquête sur les risques psychosociaux aux urgences a été décidée. Il avait été cité après un droit d’avertissement présenté la veille par l’intersyndicale pour « mise en danger des soignants et des patients faute de moyens », alors que les urgences de Strasbourg étaient « à 147% » de leurs capacités, selon aux syndicats.

Deux patients décédés

Un droit d’alerte avait été exercé fin août FO, juste avant le décès aux urgences d’un octogénaire, décédé après une longue attente sur un brancard. Ses proches vont saisir la justice. La famille d’un autre patient, décédé en mars dans la même salle d’urgence, également après une longue attente, avait déjà porté plainte.

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L’intersyndicale HUS fait également état d’une « déstructuration de l’offre de soins », avec « 200 lits fermés par jour » à l’hôpital de Strasbourg et « 250 postes d’infirmiers » vacants. Ils ont laissé 48 heures à la direction pour faire des propositions, faute de quoi ils saisiront la justice, comme l’ont fait récemment d’autres syndicats hospitaliers à Laval ou Bayonne.

L’hôpital « prend les risques psychosociaux très au sérieux », assure le professeur Emmanuel Andrès, président de la commission médicale d’établissement (CME). Pourtant, en tant que président du CME, « je n’ai pas été prévenu (…) de situations de tension particulières » aux urgences, raconte le chef du pôle médecine interne, qui assure « tomber des nues » en termes de plaintes de harcèlement et d’insultes.

La situation dans les hôpitaux « est difficile (…) on sort de deux ans de Covid, il y a pénurie de soignants » et « fatigue », admet le professeur Emmanuel Andrès, rappelant que les urgences de Strasbourg sont restées ouvertes tout l’été

* : Les noms ont été modifiés