A 20 ans, Aliou Niakaté partage sa vie entre studios et défilés de mode, entre Vernon (Eure) et Paris. Le jeune homme veut être mannequin, et pas seulement sur les podiums.
Par Arielle Bossuyt
Publié le 18 juil. 22 à 19:46
Il y a trois ans, Aliou Niakaté a changé de vie. Puis un élève du lycée Georges-Dumézil de Vernon (Eure), un gamin des Boutardes, se fait remarquer par le « chasseur de têtes » comme on dit dans le milieu.
Je sortais du métro parisien quand un grand directeur de casting m’a remarqué. Il cherchait de nouveaux visages.
« Toutes les caméras braquées sur nous »
Pour un jeune homme au caractère très discret, c’est un choc : « Je n’y croyais pas ! Mes proches ont également été choqués, raconte-t-il en riant. Mais il faut croire qu’Aliou avait la prédisposition à rejoindre le monde du mannequinat. Maigre et élancé, il a toujours aimé s’afficher en portant des vêtements de bon goût : « Je n’étais pas forcément intéressé par les marques. On m’a appris l’humilité », avoue cependant le jeune homme.
Même enfant, il regardait des défilés de mode à la télévision. « J’ai toujours aimé la mode. On m’a conseillé d’en faire mon métier. Ainsi, sa rencontre avec le directeur de casting en décembre 2018 était à portée de clic.
Rapidement, en janvier 2019, il sillonne les castings des plus grandes maisons de couture, à l’occasion de la Fashion Week de Paris : Jil Sanders, Lanvin, Acne Studios, Comme des Garçons… Enfin, il défile pour la marque Walter Van Beirendonck, qui lui vaudra une performance dans l’un des plus grands magazines de mode du monde : Vogue. « Je suis également allée dans d’autres médias comme WWD, Fashion Network et France Info », précise-t-elle.
Sa première fois à la Fashion Week reste dans sa mémoire.
J’étais nerveux. J’étais entouré de mannequins professionnels, de célébrités comme Kanye West et DJ Snake. Et toutes les caméras étaient braquées sur nous. »
Premier casting en jogging
Mais sur le plateau, Aliou défile naturellement, librement et la tête haute. Sa famille est présente dans la salle, témoin de ses premiers pas dans le monde de la mode.
Ça y est, Aliou Niakaté entre dans la boucle. En juin 2020, il signe un contrat avec My Agency, qui le détecte via son compte Instagram. Il milite pour la maison de haute couture Degrave avant de défiler à nouveau à la Fashion Week en 2021. Les contrats sont liés les uns aux autres. Le jeune homme qui a couru lors de sa première audition quelques mois plus tôt s’habitue à porter des tenues plus… excentriques.
Garder les pieds sur terre
Pour Pressiat, dans un style un peu punk-rock, je défilais sur des plateformes (chaussures à talons très hauts), pour Walter Van Beirendonck je portais une tenue coussin unique, et pour Kay c’était plutôt un style streetwear luxueux.
Parallèlement, le jeune homme poursuit ses études en BTS informatique au lycée Saint-Adjutor. La tête sur les épaules, Aliou se rend compte que dans le monde de la mode, la croissance peut être aussi rapide que la chute.
Ne négligez pas vos études. J’ai une chance incroyable, mais tout peut s’arrêter en un instant.
Bien entouré de sa famille, il sait garder les deux pieds sur terre et n’oublie pas d’où il vient : « Nous avons reçu une éducation stricte. Malgré les projecteurs, je reste humble. Modeste, car il doit aussi son succès à sa mère, qui travaille à l’Espace Simone Veil aux Boutardes. « C’est une battante, je suis son exemple », lance le jeune homme, l’air déterminé.
Que vous soyez de la campagne, d’à côté ou d’ailleurs, peu importe si vous avez du potentiel. Aujourd’hui les agences sont plus ouvertes et recherchent n’importe quel profil. La mode, qui est un milieu clos, s’ouvre de plus en plus.
Aujourd’hui âgé de 20 ans, Aliou Niakaté partage sa vie entre des études à Vernon pour devenir informaticien et une carrière de mannequin à Paris qu’il a confiée à un agent indépendant : Marvin Latournald. Au fil de ses rencontres, elle reconnaît fièrement ses amis des rues de Paris, incarnant les marques les plus prestigieuses.
Et rêve d’être à ma place peut-être un jour. Du haut de ses 20 ans, le gamin de Boutardes se voit déjà en haut de l’affiche.