Certes, les ventes de véhicules zéro émission ont bien progressé en France en 2022, mais elles sont encore loin de faire l’unanimité.
Certes, les ventes de véhicules zéro émission ont bien progressé en France en 2022, mais elles sont encore loin de faire l’unanimité.
Au cas où vous ne le sauriez pas encore, les constructeurs automobiles se verront interdire de vendre tout véhicule thermique neuf en Europe à partir de 2035. Les 27 États membres de l’Union européenne ont pris cette décision au cours de l’année de manière collégiale. Et selon « thermique », les eurodéputés entendent autant interdire la commercialisation des voitures diesel et essence que des véhicules hybrides et des véhicules hybrides rechargeables. Ce ne sera que 100% électrique. Pour s’assurer que la majorité des Français n’attendront pas cette date critique pour commencer, le gouvernement a depuis mis les petits plats dans les grands afin de les séduire. Alors qu’il était normalement prévu que le bonus écologique soit réduit de 1 000 € au 1er juillet, le gouvernement a préféré le maintenir à 6 000 €. Mieux encore, le nombre de véhicules éligibles a été élargi. Avant cela, ils ne devaient pas coûter plus de 45 000 € à l’achat. Depuis cette date, le seuil a été relevé à 47 000 €. Et l’année prochaine, les Français à faible pouvoir d’achat pourront même bénéficier à nouveau d’un montant de 7 000 € (mais les modalités exactes de l’attribution ne sont pas connues). Quant aux véhicules hybrides rechargeables, ils devraient perdre leur subvention de 1 000 € (on dit « devraient » car, là aussi, on attend le texte définitif). Autant de mesures qui devraient pousser les citoyens à préférer un modèle électrique plutôt qu’un modèle 100% thermique ou partiellement électrifié. Cependant, cela ne s’est pas encore pleinement ressenti dans les ventes…
Les voitures 100 % thermiques constituent toujours plus d’1 voiture sur 2 en France
A quelques jours de la fin de l’année, autrement dit, les jeux sont déjà en panne et il est possible de tirer des conclusions quasi définitives. Sur les 11 premiers mois de 2022, la part de marché des voitures électriques a, il faut le reconnaître, augmenté plus que la moyenne, mais par exemple pas autant que celle des « full hybrides » (+3,8 part de marché pour ces derniers, + 3,7 part de marché zéro émission). Et, qui plus est, ces deux technologies sont quasiment au coude à coude : 178 134 voitures électriques ont été vendues de janvier à novembre (13 % de part de marché), 167 145 hybrides classiques (13 % de part de marché 12,2 %). Et si les modèles thermiques ont nettement diminué (-15 % pour l’essence et même -32 % pour le diesel), ils représentent toujours plus d’une vente de véhicules neufs sur deux en France (53,3 % pour être précis). A noter également, et c’est intéressant, que les véhicules à hybridation légère ou « mild hybrid » ne sont pas inclus dans ce calcul. Ce sont donc plus de 53 % des voitures 100 % thermiques qui sont immatriculées sur le territoire français depuis le début de l’année, une part non négligeable en d’autres termes.
Un léger frémissement
Néanmoins, on retiendra quelques signes positifs qui témoignent d’un léger tremblement de l’électricité. La Mégane électrique, par exemple, s’est vendue presque plus (13 046 exemplaires sur 11 mois 2022) que son équivalent thermique (16 332). Par ailleurs, au niveau européen, note la société Inovev, les ventes de la nouvelle variante « ont été supérieures à l’ancienne en août 2022 ». Ce n’est pas tout car « l’écart entre les deux modèles n’a cessé de se creuser depuis ». Reste à savoir si cette nouvelle tendance se poursuivra l’année prochaine. Autre tableau impressionnant, la Fiat 500 se vend désormais plus en France en électrique (14 413 unités vendues entre janvier et novembre 2022) qu’en thermique (10 450 exemplaires sur la même période). Et on parle encore d’un modèle qui, ensemble, est aux portes du top 10 en France. La transition est bien engagée mais il a encore très peur.
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