Voitures électriques : quand finiront-elles à égalité avec la chaleur ?

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Written By MilleniumRc

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Même si le prix des voitures électriques a tendance à baisser avec la démocratisation de la technologie, le modèle thermique équivalent reste moins cher à l’achat. Mais combien de temps encore ? Et quand assisterons-nous à ce fameux « grand changement » ?

Si vous chargez une nouvelle voiture, vous vous posez probablement quelques questions sur le carburant à choisir et celui qui répondra le mieux à vos besoins. Thermique? Hybride? Un hybride rechargeable ? Électrique? Même si le législateur veut vous inciter à choisir la quatrième option, il y a souvent une grosse impasse : le coût.

Au contraire, même si le bonus écologique permet une réduction drastique des factures sur certains modèles, à niveau d’équipement égal, la voiture électrique reste plus chère à l’achat que son homologue en version thermique.

Sommaire

Pourquoi une voiture électrique est toujours plus chère que son équivalence thermique ?

Pourquoi? Pour plusieurs raisons. Le premier est l’amortissement des coûts de recherche et développement de ce type d’énergie (batterie, moteur électrique…), alors que sa démocratisation devrait permettre une baisse très rapide des prix. Renault et Volkswagen annoncent déjà des modèles à moins de 25 000 € dans les deux prochaines années, tandis que la MG4 propose déjà des prestations très intéressantes en France.

Un autre facteur de ces prix plus élevés est également la technologie embarquée. Comme vous le savez sans doute, les voitures s’équipent de plus en plus technologiquement afin d’être plus sûres. On parle de plus en plus de voitures connectées et autonomes, et ces systèmes d’aide à la conduite de plus en plus précis ont évidemment un prix.

De la même manière, les organismes de contrôle de la sécurité automobile, Euro NCAP dans le cas de l’Europe, prennent désormais également en compte les technologies d’aide à la conduite. Afin d’être sûr d’avoir une bonne note et d’assurer un bon processus commercial, il est préférable de garder votre voiture en sécurité.

Les aides permettent de réduire la différence

Veuillez noter que nous parlons du prix d’achat. Comme nous l’avons souligné dans le dossier précédent, à l’usage, posséder une voiture électrique est moins cher par rapport à un modèle thermique selon une étude réalisée par France Stratégie.

Parallèlement, ce rapport rappelle que l’électricité coûte effectivement généralement plus cher que son équivalent thermique. Le surcoût d’achat entre une citadine électrique et une citadine thermique du segment B serait d’environ 16 000 euros en moyenne, hors aide à l’achat. C’est un peu moins pour un SUV du segment C, avec un écart d’environ 10 000 euros sans assistance, qui serait toutefois « presque intégralement compensé par la taxe sur les bonus et malus ».

Dans tous les cas, on arrivera inévitablement à un équilibre des prix entre les voitures thermiques et électriques, avec une baisse des prix des voitures électriques, mais surtout une augmentation de ceux des voitures thermiques. En réalité, la question se pose de savoir quand aura lieu le fameux « basculement » entre les prix des modèles électriques et thermiques.

Un équilibre des prix d’ici deux ou trois ans ?

Plusieurs dirigeants ont déjà apporté des éléments de réponse, comme Jim Rowan, ancien PDG de Dyson et désormais PDG de Volvo. Ce dernier a récemment déclaré à Automotive News que « la parité des prix entre les voitures électriques et leurs homologues thermiques deviendra une réalité plus tôt qu’on ne le pense ». Dans environ « deux ou trois ans ». Une date qui semble très ambitieuse, même si Volvo y croit, un constructeur qui entend ne proposer que des voitures électriques à partir de 2030.

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Cette dévalorisation de la voiture électrique passera aussi par les avancées technologiques. Toujours selon Jim Rowan, « la technologie va augmenter l’autonomie. Moins de batteries, mais plus d’autonomie, à moindre coût : on y arrivera », a-t-il déclaré.

En effet, comme vous le savez sans doute, la batterie est le poste de dépense le plus important pour une voiture électrique. Une grosse batterie garantit généralement une autonomie généreuse, indispensable aujourd’hui pour la vente d’appareils électriques avant que le réseau de recharge ne devienne suffisamment dense et fiable pour ne plus se poser de questions.

Mais afin de réduire ces dépenses de batteries, notamment dans un contexte économique compliqué qui tend à augmenter plutôt qu’à diminuer les prix, les constructeurs travaillent également sur d’autres aspects, comme l’aérodynamisme et l’optimisation de certains éléments. De quoi économiser de précieux kilomètres d’autonomie tout en conservant une taille de batterie « raisonnable » et donc moins chère à concevoir.

Les marques premium ont plus de marge de manœuvre

Vous avez dû le remarquer, mais lorsqu’un constructeur présente sa ou ses premières voitures électriques, c’est souvent avec mise à niveau. Mercedes a par exemple présenté l’EQC, puis la berline EQS, BMW un gros SUV avec l’iX3 ou Audi un autre gros SUV avec l’Audi e-tron (devenu récemment le Q8 e-tron).

Selon Sam Abuelsamid, analyste chez Guidehouse Insights, le constructeur automobile haut de gamme a plus d’options et trouve plus facile de réduire ses marges sur ses véhicules électriques pour atteindre la parité des prix avec ses homologues thermiques. « Dans les segments où Volvo est en concurrence, c’est tout à fait possible », commente Sam Abuelsamid, « mais dans les segments plus traditionnels, la marge de manœuvre n’est pas si grande. » »

C’est aussi ce que pratique BMW avec son iX3, qui est présenté à des prix quasi similaires, par exemple, au X3 diesel, avec un niveau d’équipement équivalent et une puissance équivalente (autour de 75 000 euros avec quelques options). Cela laisse aux acheteurs le choix entre le thermique ou l’électrique à un prix similaire, même si dans ce cas précis le prix du modèle thermique a augmenté plutôt que celui du modèle électrique qui a été réduit.

Le prix des batteries a déjà bien diminué

La voiture électrique est peut-être quelque chose de nouveau, mais elle fait partie du paysage automobile depuis plus d’une décennie. Le prix des batteries a même chuté de 80 % au cours des 12 dernières années. Cependant, cette baisse s’est accompagnée d’une augmentation, notamment en raison de difficultés dans la chaîne d’approvisionnement et d’une demande accrue de matières premières de la part de l’industrie automobile.

Ces facteurs ont de nouveau fait grimper les prix des batteries ces dernières années, et malheureusement pas seulement les batteries. En effet, selon Interact Analysis, le prix des moteurs électriques, qui ont pourtant une conception moins compliquée qu’un bloc thermique, a augmenté en moyenne de 26 % en 2021 et devrait encore augmenter en 2022. Les prix des voitures électriques bientôt.

Cependant, certains fournisseurs, notamment les batteries, parviennent à maintenir des prix relativement constants. C’est le cas de CATL, qui fournit des batteries LFP (lithium-fer-phosphate) pour Volvo et Tesla, dont le prix avoisine les 131 dollars le kWh. Un prix encore élevé pour le constructeur suédois, qui espère réduire ce coût à moins de 100 dollars le kWh d’ici 2025.

Du volume pour diminuer les coûts ?

Selon Jim Rowan, « des modèles plus petits contribueront à réduire le coût des véhicules électriques ». Les fabricants sont donc susceptibles de devoir compenser des marges plus faibles dans des segments inférieurs avec des volumes plus élevés. Pour l’instant, Volvo nous montre surtout des modèles très gros et surtout très chers, comme le nouveau Volvo EX90. Le futur EX60 devrait être du même type. Il faudra probablement attendre que l’EX30 atteigne un prix plus « raisonnable », ce modèle partage probablement le bas avec Smart #1, et ces deux fabricants sont sous l’égide du chinois Geely.

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Pour l’instant, les aides gouvernementales mettent en quelque sorte le marché de la voiture électrique sous assistance respiratoire, et cela ne peut certainement pas durer. « Une entreprise ne peut pas compter sur les subventions gouvernementales pour réussir », a déclaré Jim Rowan. Cependant, les incitations permettront à l’EX90 de coûter moins cher aux États-Unis (où le SUV électrique est fabriqué) grâce au fameux American Auto Bonus introduit par Joe Biden pour le protectionnisme.

En revanche, d’autres dirigeants ne voient pas forcément cette parité arriver de sitôt. C’est notamment le cas de Luca de Meo, le patron de Renault, qui a déclaré au Mondial de Paris qu’il ne voyait pas cette parité se rapprocher. « Je peux suggérer une meilleure chimie des batteries et une meilleure gestion de l’énergie, mais ces gains seraient anéantis si le prix du cobalt doublait en seulement six mois. »

De son côté, Carlos Tavares, le patron de Stellantis qui n’est pas toujours tendre avec la voiture électrique, se veut un peu « rassurant ». « Selon nos prévisions, en 2026, les véhicules électriques seront moins chers que leurs versions thermoblocs », déclarait-il récemment à franceinfo.

« En 2026, selon nos prévisions, nous aurons l’égalité de la structure de coût des deux technologies ». Carlos Tavares explique que la « Peugeot 208 électrique » se vend « environ 30 000 euros ». Il estime que dans quatre ans, « l’équivalent thermocar sera légèrement supérieur à 20 000 euros ».

Carlos Tavares estime également que « le prix des véhicules électriques est fortement exposé au prix des matières premières » et « le prix des matières premières est une part très importante de la structure de coût des batteries ». « Ce que l’on peut également prédire, c’est qu’en fonction des fortes fluctuations des prix des matières premières, le prix des véhicules électriques sera également volatil, bien plus que le prix des véhicules thermiques aujourd’hui. »

La magie du financement ?

Si vous suivez attentivement notre rubrique dédiée au décryptage des offres de financement de voiture électrique, vous avez dû remarquer que certaines offres sont aussi, voire mieux, comparées à l’équivalent thermique. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison que, sous l’infusion du bonus écologique, la contribution est immédiatement réduite au compte-goutte car elle est absorbée par le bonus, ce qui permet de réduire les mensualités.

Par ailleurs, le marché de la voiture électrique d’occasion devrait encore s’accélérer dans les trois à quatre prochaines années, la valeur résiduelle (valeur définie en prenant en compte le prix d’achat du véhicule dont dépend le montant du loyer payé par le locataire sur toute la durée du bail est calculée, ce qui correspond à la valeur de la voiture à la fin du contrat de leasing) sont élevés et permettent de maintenir des loyers assez bas.

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