Malgré l’interdiction de rouler dans les métropoles concernées par une ZFE, les Français achètent encore de vieilles occasions à moteur Diesel. C’est le constat qui ressort d’une étude publiée par le cabinet NGC Data®.
Publié le 18/11/2022 – 20:49
Mis à jour le 21/11/2022 – 09:50.
Les zones à faibles émissions semblent avoir peu d’impact sur le comportement des acheteurs jusqu’à présent.
Les zones à faibles émissions sont loin de faire l’unanimité. Jugées discriminatoires par plusieurs associations d’automobilistes, critiquées par certains élus locaux qui réclament leur report, les ZFE ont été rapidement rebaptisées « zones à forte exclusion » par leurs détracteurs. Il faut dire que leur déploiement s’est accéléré ces derniers temps. Alors qu’elles ne concernaient que quelques grandes villes il y a deux ans (Paris, Lyon, Grenoble ou Strasbourg), les ZFE sont aujourd’hui présentes dans une dizaine d’agglomérations. Et le chiffre grimpera à 43 métropoles d’ici 2025 lorsqu’elles s’appliqueront aux agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Ces ZFE auraient pu freiner les ventes de véhicules anciens d’occasion. Pourtant, le comportement des automobilistes semble avoir peu changé, selon une étude publiée par le cabinet NGC Data®. Selon ses chiffres, 6 745 véhicules munis de vignettes Crit’Air 5 (diesels datant d’avant 2001) ont été vendus de janvier à septembre 2022 dans les zones dites à basses émissions… alors que ces véhicules seront interdits de circulation à partir du 1er janvier 2023 ! Si les ventes de ces véhicules anciens sont effectivement en baisse dans les villes concernées par une ZFE (- 53 % par rapport à 2019), la tendance est pratiquement la même dans les villes « hors ZFE » (- 40 % sur la même période).
Volume des ventes de véhicules d’occasion selon les vignettes Crit’Air
« Il n’y pas de prise de conscience des Français »
« Cela s’explique par le contexte des derniers mois, qui resserre le marché du neuf et, par extension, celui de l’occasion, rendant la voiture de moins en moins accessible. La priorité aujourd’hui est simplement de se transmettre », analyse Stéphane Lépine, directeur marketing chez NGC Data®. Cela se ressent même pour les véhicules d’occasion plus récents. Sur la période de janvier à septembre 2022, près de 44 000 véhicules Crit’Air 4 et 159 146 véhicules Crit’Air 3 ont été vendus. Des chiffres encore élevés, même si plusieurs villes pourraient durcir les seuils d’accès à leur ZFE d’ici deux ans.
Les véhicules avec une vignette Crit’Air de 5 ou plus sont déjà exclus de plusieurs ZFE.